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Que nos enfants soient des géants (Spectacle)

L’auteur Sèdjro Giovanni Houansou a été invité en juin 2021 par le festival Africologne à écrire un texte dramatique sur la thématique du pouvoir. Il a proposé à l’issue de son travail une pièce intitulée QUE NOS ENFANTS SOIENT DES GÉANTS, dans laquelle il a choisi d’aborder l’influence des pouvoirs sur la vie des familles, puis sur les personnes au sein de la société. Il parle des pouvoirs, en évoquant le pouvoir financier, le pouvoir politique et ce qu’il appelle le pouvoir social, mettant en avant une fiction dont les personnages sont malmenés par le fait de ne pas en détenir ou celui de perdre le peu qu’ils détenaient.

En 2022, il est invité par les Récréâtrales au Burkina Faso en qualité de metteur en scène pour créer une pièce pour le festival. Cette pièce, ayant à ses yeux beaucoup de points de résonance avec les situations socio-politiques et humaines de la sous-région Ouest-africaine, il a choisi d’en faire l’objet de la création.

Un couple, Madiba et Elvire, s’oppose. Elle, veut qu’il aille en politique et assure ainsi une vie commode à leurs enfants. Lui, n’est pas convaincu, hésite, cède alors que sa femme développe un penchant pour l’alcool et les disputes. Un soulèvement populaire va impacter de plein fouet la vie ordinaire de ce couple. Une dernière dispute entre le whisky, le raisonnement et les interdits va peut-être dénouer les situations conflictuelles ; ou les nouer davantage. Que nos enfants soient des géants révèle les liens qui peuvent nouer un événement politique national et l’intimité d’une famille et questionne en creux le positionnement de la femme dans une société de pouvoir.

Ce texte se penche sur les malaises qu’un être humain membre de la société humaine peut ressentir du fait de détenir du pouvoir ou pas. On entend dire vulgairement au cœur de la population et parfois chez certains intellectuels, « si vous n’avez pas du pouvoir, le pouvoir vous aura », une façon de dire que celui qui n’a pas du pouvoir en est simplement victime d’une façon ou d’une autre. Mais être victime du pouvoir veut dire au moins deux choses. C’est soit, être écrasé par des personnes qui en ont et qui en abuseront, soit être opprimé par le reste de la société qui cette fois ci est constitué des personnes qui comptent sur vous pour en acquérir, des personnes qui croient en vous etc… et pour qui vous devenez lâche quand vous refusez d’en acquérir. Toujours sur ce deuxième aspect, la société mettra en place des standards et des éléments d’appréciation à partir desquels elle estimera votre niveau de pouvoir, et consentira à vous accorder la place qu’il faut. Plus vous avez du pouvoir, plus vous avez une place importante, qui vous procure du respect et peut être la crainte des autres vis-à-vis de vous.

Ce texte aborde la question du pouvoir au sein du couple et revoit comme chacun des membres de l’unité familiale (l’homme et la femme) se positionnera selon qu’il détienne une force financière ou pas. L’autorité s’installera de fait du côté de celui qui détient un minimum de pouvoir économique. Le respect mutuel sera mis à mal dans bien de cas. On y aborde aussi le pouvoir politique et la façon dont quand bien il se manifeste dans des cercles éloignés de l’environnement du couple, peut contribuer à la destruction du tissu familial. Et on y aborde enfin la question du « pouvoir social » de l’individu au sein de la société. La fragilité de la notoriété et de la respectabilité dont la mise à mal peut engendrer des évènements dramatiques. Ce texte endosse que la quête d’une place qui vous donne un visage respectable, une place où il ne pourra pas être malmené et écrasé par la société, pousse l’homme vers la conquête du pouvoir (politique, financier, social) ce qui implique que nous appellerons le port de « masques » sur nos visages , une image pour symboliser que sur ce chemin de quête du pouvoir, l’humain va faire des compromis et certainement des compromissions qui le transforment , installent en lui des contradictions entre ce qu’il aurait voulu faire / être et ce qu’il est obligé de faire / être pour sauver la face.

La question du pouvoir et de la place. Madiba dit « Il y a de ces places qui vous déplacent de vous-même. Ça vous construit à l’extérieur comme une bâtisse monumentale mais à l’intérieur, ça dévore, ça dévaste, ça déstructure complètement, ça vous vide, c’est atroce. »La question des visages et des masques « Les lieux ne prennent plus la parole. La parole coupe les langues, bâillonne les indignations, révulse la froideur. Chaque liberté s’offre en sacrifice, croyant sauver l’humanité. Alors qu’il aurait suffi de se laver les mains. De les poser sur nos masques, les faire tomber et tomber nez à nez avec notre propre visage. Pour s’en élever, prendre des hauteurs. Et tout ça peut se faire en une fois d’ailleurs. Pour que nos enfants soient des géants. »

Dans bien de cas, détenir du pouvoir peut aussi vous déplacer de vous-même. Faire de vous quelque chose que vous n’aimez pas/ ne voulez pas être. Mais face à l’oppression de la société, le pouvoir deviendra un refuge, une protection pour l’individu. Un texte qui nous invite à avoir le courage de faire tomber nos masques et de nous retrouver face à notre propre visage et affronter sa laideur.

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Liens presse

Entretien Noo'Cultures

Equipe artistique

Texte et mise en scène : Sèdjro Giovanni Houansou

Interprétation : Edoxi Gnoula / Mariame Darra Traoré, Nadjibath Ibrahim, Thibaut Faïzoun Lopez, Adékambi Carlos Zinsou

Musique : Tim Winsey / Gabriel Henry

Scénographie : Estelle Duriez

Lumière : Petit Daniel Duevi Tsibiaku, assisté de Belem Wadoude dit Wadou Son Gaoussou Diallo

Régie plateau : Gbénapkon Todégo

Costumes : Estelle Duriez et Aïcha Compaore

Régie salle : Makamssa Yago

Production : Les Récréâtrales & SUDCREA

Sèdjro Giovanni Houansou, auteur et metteur en scène

Né à Cotonou en 1987, Sèdjro Giovanni Houansou débute son parcours artistique à 16 ans en tant qu’acteur puis metteurs en scène au sein de l’Ensemble Artistique et Culturel des Étudiants de l’université d’Abomey-Calavi et le mène jusqu’à l’Ensemble Artistique national en 2014. Mais à partir de 2012 il fait le saut vers l’écriture avec son premier texte, Sept milliards de voisins, publié aux Éditions plurielles, aujourd’hui l’un des plus joués en Afrique de l’ouest. Les années suivantes, ses pièces Courses au Soleil (2015) et La rue Bleue (2016) sont remarquées dans la présélection du Prix RFI Théâtre. En 2016, lauréat de Textes en scènes, il est accueilli une première fois en résidence au CNES – La Chartreuse de Villeneuve-Lez-Avignon, puis bénéficie en 2018, du dispositif Visas pour la création de l’Institut Français, et son texte Les Inamovibles qui explore des zones moins visibles des migrations Sud-Nord est lauréat du Prix RFI 2018, et de la bourse de création ARTCENA, puis édité chez Théâtre Ouvert. Il participe à plusieurs labos de recherche et de création à Théâtre ouvert, au CDN de Rouen- Normandie, Univers des mots Conakry… et en 2019, il est sacré Grand Prix littéraire Théâtre du Bénin avec La rue bleue, puis Prix Bernard Marie KOLTES des lycéens pour Les inamovibles. Sèdjro Houansou est fasciné par les multiples facettes de la relation entre l’humain et le territoire, et se définit comme un auteur engagé à écrire l’Afrique sociopolitique et culturelle.Biographie complète

Fancy Carlos Zinsou, Comédien

Ancien sociétaire de l’EACE, et du théâtre National aujourd’hui Carlos Adékambi ZINSOU est comédien metteur en scène et conteur. En 2012 il offre au public d’Abomey Calavi, sous la supervision de Didier NASSEGANDE une adaptation du texte L’école des femmes de Molière. Il sera ensuite révélé sur les Embuscades de la scène 2014 avec le spectacle 7 milliards de voisins. Depuis, il trace sa route dans l’univers fantastique du rêve éveillé des éveilleurs de conscience objective avec à son actif la mise en scène des textes Crabe rouge du congolais Julien Mabiala Bissila, Le mariage coûte cher de nos jours, une adaptation de Trois prétendant un mari de Guillaume Oyono Mbia ; et Ces petites taches de vie de Serge Cadnel Dahoui, Conversations sur le rivage du monde de Michel Beretti etc. … Il ne cessera pas pour autant de goûter au plaisir du jeu scénique. A côté donc de sa carrière de metteur il continue à faire ses armes en tant que comédien au côté de metteur en scène béninois dont Didier Nassegande, Kokou Yèmadjè, patrice Toton, Giovanni Houansou, Nicolas De Dravo etc… directeur de la compagnie Théâtre au Compteur,

Nadjibatou IBRAHIM, actrice

Artiste comédienne Beninoise,Nadjibatou IBRAHIM est passionnée de Cinéma Très vite, elle s’est illustrée dans l’univers cinématographique du Bénin et de la sous région. Elle s’est distinguée à travers ces différents rôles avant que sa route ne rencontre celle du théâtre. Elle a fait ses débuts au théâtre avec l’académie Kaïdara de Tola KOUKOUÏ dans la pièce Kondo le requin et Toffa 1er. Ensuite elle renforce ses compétences en intégrant le dispositif Semis de l’association Germes de pensées.

Du cinéma au théâtre Nadjibatou fait sa route avec de nombreuses distributions.
Et à présent , elle est distribuée dans la pièce « Que nos enfants soient des géants » de Giovanni HOUANSOU.

Detondji Lopez FAIZOUN, acteur

Thibaut Lopez FAÏZOUN, est Comédien, Journaliste culturel et voix off. Membre de l’association SUDCREA et Théâtre Au Compteur. C’est un acteur avec un corps et une voix  qui combattent l’aliénation. Ses débuts au collège ainsi que son engagement auprès de l’EACE à l’Université d’Abomey-Calavi ont participé à sa révélation sur plusieurs événements de détections de talent : Les étincelles, FESCUAO, Les embuscades de la scène,FESTHEC, Universi’arts…

Sa soif d’apprendre davantage dans l’univers théâtral l’a guidé vers le dispositif ÉCHAFAUDAGES où il se nourrit des codes de l’écriture dramatique.

Ses dernières distributions : QUE NOS ENFANTS SOIENT DES GÉANTS ( Écriture et mise en scène de Sedjro Giovanni Houansou en 2022 aux RECREATRALES)   et PAS DE DEMAIN ( Écriture et mise en scène de Brado GRIMAUD en 2022, puis tournée en 2023)

Mariame DARRA, actrice

Gabriel HENRY , Musicien 

Gaby Yonnah est un artiste musicien auteur-compositeur, chanteur, arrangeur, coach vocal et maître de chœur.

Dagbétondé Gabriel HENRY, à l’état civil il est né à Porto-Novo le 20 Novembre 1977 d’un père Pasteur Méthodiste et d’une mère “Maître de chœur”.Élevé dans le rigoureux univers éducationnel et musical Protestant, il fait des études de Droit à l’Université d’Abomey-Calavi où il intègre le fameux groupe musical de l’Ensemble Artistique et Culturel des Étudiants.

Il commence sa carrière professionnelle au sein d’un trio de polyphonie “A Capella”, le groupe “ATHON’X”, qu’il a formé avec des copains passionnés de chant comme lui. Avec son deuxième groupe, “Zém”, il écrit quelques tubes comme la chanson “Zandé”, nominée dans la catégorie “meilleur artiste” aux KORA awards 2018. Il est actuellement reconnu dans le milieu musical béninois comme un excellent compositeur et arrangeur (prix du meilleur arrangeur de l’année 2013 par le Bureau Béninois des Droits